Les musées – l’avenir des traditions vivantes

Les traditions vivantes – dites également patrimoine culturel immatériel – constituent aujourd’hui dans le monde des musées l’un des thèmes les plus passionnants, es plus dynamiques et probablement aussi les plus populaires. Compte tenu d’une mondialisation et numérisation croissantes, la préservation de notre patrimoine culturel vivant est devenue une préoccupation essentielle de notre société. Nous faisons tous partie des traditions vivantes. Celles-ci affectent notre vie quotidienne de bien des façons, individuelles ou collectives, dans la mesure où le patrimoine culturel immatériel présente de multiples modes d’expression, parmi lesquels entre autres :

• les arts de la scène tels que la danse, le théâtre et la musique
• les pratiques sociales telles que fêtes, coutumes et rituels
• les traditions orales telles que chants, contes et légendes
• les pratiques ayant trait à la nature comme le savoir en matière d’agriculture, de
  médecine et d’environnement
• la maîtrise des techniques artisanales traditionnelles comme le traitement et la
  conception des textiles, du bois, papier, verre, métal, etc.

Avec la demande croissante et le besoin toujours plus vif de patrimoine culturel immatériel, la compréhension et l’approche de ce patrimoine ont changé. Depuis longtemps, les traditions vivantes n’ont plus rien à voir avec une nostalgie teintée d’un monde passé soi-disant meilleur ; elles sont désormais bel et bien ancrées dans le présent. Elles s’invitent, s’épanouissent, se transforment et s’adaptent sans cesse, et dans tous les contextes, que ce soit à la campagne, au village ou dans l’espace urbain.
Sur le plan institutionnel, les musées sont les gardiens du patrimoine culturel matériel et immatériel. Avec leurs collections et leurs expositions, ils sont au cœur même de ces compétences. Aucune autre instance sociétale ne peut rassembler le patrimoine culturel matériel et sa partie immatérielle de manière aussi significative et sensorielle. L’immatériel constitue la teneur même, il englobe la connaissance, la passion et la sensibilité avec lesquelles les spécialistes s’attachent à préserver ou perpétuer ces traditions. Celles-ci sont dites « vivantes » parce qu’elles n’ont pas été momifiées, parce qu’elles ne se sont pas posées contre temps qui passe : elles sont actuelles et ont su continuellement s’adapter aux circonstances et nécessités. Cette énergie à réagir aux défis d’aujourd’hui, à s’inscrire dans un processus, répond etcorrespond fondamentalement aux aspirations actuelles des musées. Les musées, eux aussi, s’ouvrent de plus en plus au public en abordant les thèmes qui animent la société et lient les visiteurs, mais aussi les spécialistes et ce qui les rattache directement à leur travail.
Participation, innovation et mission sociale sont les tâches clés des musées d’aujourd’hui. Dans ce contexte, le traitement du patrimoine culturel immatériel peut inspirer les musées de manière ludique, les enrichir de contenus et les mener vers un avenir dans lequel tous deux – les musées et les traditions vivantes – seraient engagés dans une perspective qui fait sens.

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